lundi 8 septembre 2014

A la suite d' une lecture... Réflexion sur la quête spirituelle de notre époque

La quête spirituelle aujourd’hui
Par Jean-Marc Charron – Professeur titulaire
Faculté de théologie et de sciences des religions, Université de Montréal
Extrait : Journal Reflets Vol. 30, no 4, Juin 2014 (Page 25)

(…) Au cours des dernières décennies, certains observateurs ont noté ce que plusieurs nomment un « retour du religieux », qui se traduit par un foisonnement de mouvements de nature religieuse ou spirituelle. Selon Danièle Hervieux-Léger, le religieux ne serait pas mort, il se serait tout simplement déplacé. Quittant ses lieux institutionnels traditionnels, il serait aujourd’hui comme en vagabondage à travers les mille lieux de recherche de sens et de valeurs que représentent les divers mouvements de « quête spirituelle », du Nouvel Âge à la méditation, de la pratique du yoga au mouvement de pleine conscience et autres groupes de croissance personnelle. Pourquoi ce retour ou ce regain d’intérêt pour les choses de l’âme?

En fait, c’est comme si la modernité n’avait pas tenu ses promesses. Certes, la science a permis des progrès, et la technologie a rendu la vie plus facile mais elle a aussi généré ses problèmes et elle connaît aussi des limites. Comme des apprentis sorciers, les humains ont cru maîtriser la nature mais ce faisant ils ont aussi mis la planète en péril. Les crises environnementales en font foi, et on se demande aujourd’hui quel avenir nous avons réservé à nos enfants et à nos petits-enfants. De plus, les sociétés industrielles et urbanisées ont généré un mode de vie centré sur les valeurs individuelles : un gain appréciable au chapitre des libertés, mais aussi des difficultés à reconstruire une cohésion sociale autour de valeurs communes qui suscitent l’adhésion. La postmodernité, selon l’expression qui caractérise notre époque, serait vécue sous le signe de la recherche de sens et de la quête spirituelle.

La société québécoise n’échappe pas à ce double mouvement, celui de la sécularisation issue de la modernité et celui des nouvelles quêtes spirituelles associées à la postmodernité. Non seulement n’y échappe-t-elle pas, mais certains croient qu’elle le vit avec plus de radicalité que d’autres. En moins de 20 ans, du début des années 1960 jusqu’à la fin des années 1970, le Québec est passé d’une société à forte composante religieuse à une société sécularisée.

Ici, le processus a été plus rapide et plus radical que dans l’ensemble des autres sociétés industrialisées. Mais depuis la fin des années 1990, on perçoit un intérêt croissant non pas pour le religieux au sens strict du terme, mais pour le spirituel. « Je ne suis pas religieux, mais pour moi, entend-on souvent, la spiritualité, c’est important. » Les préoccupations pour la recherche de sens se manifestent sous différentes formes, surtout dans les moments de crise, moments où les questions essentielles se posent, et plus particulièrement au mitan de la vie : divorce, maladie grave, perte d’emploi. (…). Les sociétés modernes n’ont donc pas évacué les questions essentielles, elles en ont tout simplement déplacé les lieux de recherche de réponses significatives.

Mes notes critiques au Rédacteur en chef du Journal le 12 juin 2014 :
En ce qui regarde l'article de Jean-Marc Charron, malgré la qualité de la réflexion, j'estime qu'il aurait dû aller plus loin en ouvrant sur les confrontations qui se vivent un peu partout sur la planète, et dont le Québec ne fait pas l'économie. Bref...l'article m'a laissée dans l'insatisfaction à travers ce que j'ai perçu comme une réserve se gardant d'effleurer les conflits religieux  (ici et ailleurs) mais ce faisant, on nie le miroir du sens à travers des confrontations mettant en compte une certaine image de la spiritualité.
Avec mes bonnes salutations et bonnes vacances!

Réponse du Rédacteur en chef:

Madame Gagnon,
Je vous remercie pour votre commentaire.
Vous  comprendrez qu’en 800 mots, c’est un véritable tour de force d’aborder des thèmes qui sont complexes.
J’apprécie toujours vos commentaires.
Bonne journée


Yves Hébert

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