En ce mois de la
Saint-Valentin de février 2015, j'ai choisi de ramener en
avant-plan deux couples mythiques renvoyant à une passion amoureuse
productive de sens, puisque dépassant le lien amoureux.
Mon choix s'est tout d'abord porté sur
Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir; ensuite sur Franz
Liszt et la princesse Carolyne von Sayn-Wittgenstein. Pourquoi?
D'une part pour l'attachement qui, malgré les revers, ne se
démentira jamais; d'autre part pour l'identité affirmée de ces
deux femmes qui, malgré l'époque, demeuraient femmes de projets.
Simone de Beauvoir sentira moins d'isolement que la princesse
Caroline puisque, au fil des ans, le XXe siècle lui a permis le
support du féminisme.
Il m'importe de
souligner qu'en dehors de tout déterminisme, Sartre et Beauvoir
sont morts à la même date ou presque! Pour peu que Simone de
Beauvoir ait pu tenir le coup 24 heures de plus...(mais y a-t-elle
seulement pensé?) les deux amants auraient trépassé le même
jour. De fait, Sartre mourut le 15 avril 1980 alors que Beauvoir
s'éteignait six ans plus tard, plus précisément le 14 avril 1986.
Nous savons que l'évolution du lien amoureux avait partie liée avec
l’œuvre. Le legs philosophique de Sartre et Beauvoir est
imposant tout en témoignant de l'équilibre d'un couple amoureux
volontairement partagé entre raison et passion.
A partir d’une critique des théories psychologiques
traditionnelles , ce dernier a tenté de représenter l’émotion
non comme un simple mécanisme affectif, mais comme un « mode
d’existence de la conscience ».
1
En 1949, Simone de Beauvoir publiait Le
deuxième sexe. Elle
s'orientera
vers l'autobiographie à travers la publication de mémoires qui
deviendront une Somme. A preuve :
Mémoires
d'une jeune fille rangée (1958); La
force de l'âge (1960); La
force des choses (1963).
La
représentation du deuxième couple est formée d'un génie de
la musique et d'une femme philosophe. La spiritualité jouera un
rôle dans cette relation amoureuse entre Franz Liszt et la
russo-polonaise Carolyne von Sayn-Wittgenstein. La rencontre
initiatique eut lieu en 1847. Dès l'année suivante commence la
vie à deux. Dans l'oeuvre du compositeur, ce qu'on identifie sous
le titre « Les années de Weimar » fait référence
à cette période 1848-1861 où il s'adonnera davantage à la
composition. Les annales de la musique les reconnaissent comme les
plus productives de Liszt. Le couple tiendra près de vingt ans.
La princesse avait vainement tenté de faire annuler un précédent
mariage par le Vatican. Elle sera bannie de Russie pour son refus
du lien marital et lorsque le mariage avec Liszt devient possible -
suite au décès du mari - le mysticisme du compositeur fait qu'il
prend ses distances avec l'idée d'un mariage afin de se diriger vers
la prêtrise. Il recevra la tonsure à Rome le 25 avril 1865. Le
couple demeurera très proche jusqu'à la fin.
Franz Liszt
s'éteindra le 31 juillet 1886. Un certain corpus de l'oeuvre de ce
compositeur est reconnu comme révélateur d'une métaphysique
centrée sur Vie/Mort.
La princesse
Carolyne meurt le 9 mars 1887. Parmi les nombreux ouvrages qui
auront été du projet de cette femme d'avant garde, retenons :
- La matière dans la dogmatique chrétienne (3 volumes)
- Religion et morale (1 volume)
- Sur la perfection chrétienne et la vie intérieure (1 volume)
- Causes intérieures de la faiblesse extérieure de l’Église (24 volumes)
1
Sensibilité éthique – Eric Volant – Journal Reflets – Déc.
2010 – p. 24
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